J’me baladais dans la forêt, le coeur ouvert à l’iconnu…

Shanks gambadait avec joie. Ce jour-là, il était de bonne humeur. Cela faisait peu de temps qu’il était sur ces terres mais il s’y sentait bien. C’était la première fois qu’il arrêtait vraiment sa course folle pour explorer méticuleusement. L’endroit était lugubre à première vue. En plein jour, il était plongé dans l’obscurité et la brume épaisse recouvrait entièrement ce lieu, restreignant le champ de visibilité à cent voir deux cent mètres. Il était assez effrayant mais le petit roux n’était pas du tout impressionné par ces « artifices » qu’il toisait avec dédain. Il ralentit mais continua de marcher activement. Sa patte droite se posa sur un bout de bois pointu et il la leva automatiquement, soufflant sur celle-ci comme si cela servait à quelque chose. Le brouillard empêchait même de voir où l’on posait ses pieds. Le louveteau avançait le nez près du sol, pour ne pas se faire avoir une deuxième fois, tout en évitant de mettre du poids sur sa patte blessée, où demeurait une écharde. C’était un spectacle assez comique. Il baissa les oreilles, peiné, il n’y avait décidemment personne dans les environs. Cela faisait bien une demi-heure qu’il parcourait ces nouvelles terres sans rencontrer personne, il allait finir par abandonner. Soudain il entendit un cri de détresse. Il sursauta et mit le nez en l’air, attentif. Ses oreilles mobiles cherchaient vainement d’où venait le son. Il haussa les épaules, tant pis, il verrait ça une autre fois. Il repartit de plus belle et un autre cri retentit, plus fort, donc plus proche. Il se mit en position de défense, un frisson lui parcourut l’échine, qui était en face de lui ? Il ne voyait absolument rien ! Il montra les crocs férocement à qui voudrait les voir, l’œil méfiant et les oreilles plaquées contre sa nuque. Il partit au quart de tour, il ne fallait pas être suicidaire non plus. Il se terra par terre et recula tout doucement pour se fondre dans l’environnement quand il sentit de la chaleur contre lui. Il fit un bond de dix mètres, frôlant l’arrêt cardiaque. Ce n’était rien d’effrayant, seulement une petite chienne transie de froid qui grelottait, couchée par terre. Shanksy reprit ses esprits et dit avec un ton légèrement flatteur en sa personne.

« Non, non, je n’ai pas eu peur. C’est une méprise. »

C’était surement ce chiot qui avait émis ces couinements. C’était une border collie, noir et blanc, avec le poil long et l’œil tendre. Elle était adorable. Alors c’était ça un chien ? Le loup en fut estomaqué, on lui avait dit qu’en cet endroit, les loups cohabitaient avec les chiens, mais il n’en avait jamais vu réellement. Ca leur ressemblait, sans vraiment leur ressembler. C’était un sentiment plutôt étrange. Mais ils n’avaient pas l’air méchant, ou plutôt elle, pour le moment. Il ne prit pas en compte leur différence d’espère et lui dit simplement.

« Toi tu t’es perdue, et tu es morte de froid. Il faut trouver un abris. »

Il ne prit même pas la peine de se présenter, la situation était assez pressée. Elle n’avait vraiment pas l’air d’aller bien. Il en était plutôt inquiété. Il balaya les alentours de son regard clair, ça allait être marrant de trouver un abri avec cette brume. Il serra les dents, il allait faire quelque chose pour elle, pour sur.