On ne va jamais
jusqu'au fond de sa solitude




PV Athyla.
Est-ce le destin qui se veut bon ou le Hasard qui fait bien les choses ?
Chapitre 1 : Épisode 2.

Ce n’était pas encore la nuit mais le jour arrivait à sa fin. Les nuages se faisaient plus sombres, plus opaques. Peut-être que la pluie chanterait sous la lueur d’une lune cachée. Ou peut-être que l’orage, plus terrifiant encore, allait déchirer le ciel de sa foudre. Dans tous les cas, le soleil s’était retiré et on ne voyait de lui plus qu’une couleur clair perçant le ciel autours des brumeux gris. Une rafale de vent souleva les feuilles des arbres, comme si les végétaux pointaient du doigt vers le ciel. Un groupe d’oiseaux affolés s’envola en V et retomba dans la foret plus au Sud, en un instant.

Mais Hana Suna ne pouvait faire marche arrière. Depuis les ruines dégoulinantes, elle avait passé la journée à voyager comme une nomade. Mauvaise idée. Pour venir jusqu’ici, elle avait dû traverser le territoire des loups. Non pas qu’elle en ait peur, loin de là, elle les déteste tout simplement, du plus profond de son être et rien que l’idée de se retrouver face à l’un de ses monstres lui hérissait le poil.

Et après avoir parcouru tant de chemin, tout ce qu’elle avait gagné c’était le mauvais temps. Génial. Pas vraiment du genre à s’abattre pour ça, elle chercha du regard un coin tranquille pour s’abriter une heure ou deux. Un arbre, deux arbres, un buisson … D’accord. Bon. Ça n’allait pas vraiment faire l’affaire. Elle baissa la tête, un peu désespérée, sentant une fine pluie froide tombait goutte par goutte sur son dos.



Hana Suna :« Brr … »



Elle s’ébouriffa, se secoua le plus rapidement possible mais rien n’y faisait. La pluie continuait, tapant de plus en plus fort, martelant le sol jusqu’à ce que flaque se fasse. Une lumière vive déchira le ciel et un grondement la suivit faisant trembler la terre. La vieille chienne prit ses pattes à son coup et galopa à travers les feuillages pour tenter de se trouver un abri, au sec de préférence. Elle fixa le ciel qui se faisait menaçant. Rester, même en mouvement, proche des arbres était comme suicidaire. La foudre finirait par lui tomber dessus, voir juste à côté si elle a de la chance. Elle n’avait pas peur, mais elle devait l’avouer, sur le moment un peu d’aide ne serait pas de tout refus.

Athyla elle aussi avait dû se mettre en quête de maintes et maintes épreuves avant son ascension au volcan endormi. Elle avait fait là des rencontres plus ou moins joviales, etc. Mais contrairement à Hana Suna, Madame avait évité au tout pour le tout de passer par le territoire des loups, et s'était aventurée dans certaines des terres neutres. Il flottait ici ; la pluie battait son plein. La chienne avait froid, en plus de son ventre criant famine. Là voilà mal en point, elle était épuisée. Faim d'un bon gros lapin. À en voir son comportement alimentaire, la demoiselle semblait avoir oublié ces sacs de Friskies que son maître lui achetait en abondance.

La pluie tapait encore, la pauvre fi-fille grelottait. Elle ne tenait en aucune sorte à céder, mais cette idée était impossible. Athyla, fatiguée du temps et de l'estomac vide, alla s'abriter dans certain endroit moins violent. En trottinant à pas lents, Athyla entendit quelque femelle bruiter un son de tremblement. Ce fut comme un « Brr ».
Malgré un petit rhume, (Si si, je vous assure) Athyla huma l'air, puis flaira le sol. Elle eut senti une odeur familière une durée X plus tard.

Mais qui était-ce ? ÇA Y EST ! L'inconnue était Hana Suna. HANA SUNA ! Athyla s'approchait d'elle, gelée. Hana Suna paraissait dans l'état pareil de la belle. Toutes deux faisaient claquer leurs dents. Athyla s'allongea, et en parlant doucement, elle dit cette phrase-ci à sa camarade :


Athyla : « Installe-toi à côté de moi, si tel est ton désir. Ainsi, nous nous réchaufferons. »
Ce, n'était qu'un geste de solidarité de la part d'Athyla. Celle-là était généreuse, sur ce coup là.

Je déteste la pluie, je déteste la pluie, je déteste la pluie.
Alors qu’elle ruminait en silence la chienne dorée recherchait activement un abri. Elle savait que c’était un acte désespéré, elle n’allait rien débusquer d’autre que deux arbres. De plus, avec l’humidité, ses sens étaient diminués. Elle ne voyait quasiment rien, elle ne sentait que la regrettable odeur de l’herbe mouillée, elle entendait les trombes d’eau et son corps en avait tellement absorbé que même les branches épineuses ne lui faisaient le moindre mal. Pourtant, elle put s’apercevoir que son sens le plus évolué était l’ouïe car alors que son attention était concentrée sur le rythme de ses pas, elle entendit comme un murmure venant d’un peu plus bas. Hana Suna tourna la tête dans plusieurs directions avant de trouver l’origine du son. Une chienne un peu carré se trouvait tapis dans l'herbe. Elle avait un poil qui rappelait à la dorée une couleur à croquer, celle du chocolat, un mythe.


Athyla : « Installe-toi à côté de moi, si tel est ton désir. Ainsi, nous nous réchaufferons. »


Regardant son état d’un point de vue objectif, l’Akita approuva d’un hochement de tête assez décidé. Elle poussa tout son poids vers le sol et se laissa tomber, exténuée par sa marche. Elle se cola à l’autre et regarda l’eau tombait au-dessus d’elles.


Hana Suna : « Depuis le retour de la chaleur, j’avais quasiment oublié la désagréable sensation d’être coincée sous la pluie. Ça ne me manquait pas, je dois l’avouer. »


Un fin sourire illumina sa face détrempée et elle tourna la tête en direction de celle de … De qui déjà ? Un peu perplexe, la vieille chienne s’en voulait de ne plus se souvenir du nom de cette chienne qu’elle avait pourtant déjà croisé plusieurs fois au cours de réunion. Elle se souvenait parfaitement qu’elle était espionne, elle était là quand les missions lui avaient été confiées. Soudain, une lumière lui traversa l’esprit et elle affirma, sans aucun doute dans sa voix.


Hana Suna : « Merci Athyla, sans vous je serais encore à chercher un coin au sec, comme si ça pouvait encore exister. Pour ce qui est des bonnes idées, vous êtes sans nul doute plus douée que moi d’où votre statut d’espionne. »


L’Akita espérait que ses dires allaient briser le silence. Si elles devaient encore y rester un moment, sans bouger, alors elle pouvait ne serais-ce que discuter, c’était en tout cas bon à prendre.