Cherche bien et tu me trouveras...

« Qui es tu et que veux-tu ? », aboyai-je d'une voix glaciale sur la louve qui me fixait.

Grande, la silhouette longiligne, le louve me surplombait d'une tête au moins. Mais ce n'était pas suffisant pour m'effrayer. Comment m'étais-je retrouver en tête à tête avce un loup ? Tout simplement en suivant des chemins inconnus, sans chercher à savoir si le danger pouvait se trouver au bout, ce qui ne me ressemblait pas pourtant. Peut être n'allait-elle rien faire, après tout, il était dans l'intérêt de chacun que chiens et loups soient en accord. Mais je ne pouvais m'empêcher d'adopte une posture défensive, sur mes gardes. J'avais l'impression de ne pas avoir toutes mes idées en place, sous cette chaleur étouffante qui tapait sur ma tête. J'aurai mieux fait de rester dans les colines verdoyantes. Au lieu de ça, il avait fallu que j'ai l'envie de marcher. Enfin, après tout, rien n'arrivait par hasard. Des coïncidences peut être. Tout avait commencé ce matin.


» Je marchai depuis maintenant quelques heures. Où étais-je ? Certainement plus dans mon territoire habituel. En fait, je ne m'étais même pas rendue compte, que j'avais dépassé les limites invisibles des terres où nous avions élus domicile, nous autre les chiens. Je n'avais pas vraiment le sens du territoire, je me sentais un peu partout chez moi. Cependant, je ressentai un malaise inexplicable que j'essayai de cacher de mon mieux. Lançant de rapide coup d'oeil derrière moi, je me sentai comme épier. Tout en conservant ma zenitude habituelle, je ne me sentai pourtant pas aussi à l'aise et calme qu'à l'accoutumée. Reniflant le sol pour trouver des traces, je sentis une odeur qui m'était inconnu. Elle ressemblait sensiblement à une odeur de canidé, mais je ne pouvais l'affirmer. Tentant de mettre mes doutes et mes craintes de côté, je finis par me décider à trouver un coin à l'ombre. En effet, je n'avais plus à réfléchir avec ces rayons qui me tapaient sur le système. Mon épaisse fourure pouvait m'être utile lors des saisons froides, mais lorsque la chaleur refaissait surface, j'avais bien envie qu'elle disparaisse le temps de cette période. Enfin, on ne peut tout avoir. Dommage pour moi, il n'y avait aucun endroit où je pouvais trouver un peu de fraîcheur. Je continuai mon chemin. Et puis zut, j'en avais marre de suivre ce sentier sans fin. Je coupai, quittant le chemin tout tracé, qui menait vers une sorte de grosse coline aux parois rocheuses, avec un orifice énorme -disons même un cratère-. Cela ne me disait rien qu'y vaille. Mieux vaut donc porter mes pas plus loin. Un excès de prudence ne me portera jamais préjudice. C'est ainsi que je m'enfonçai toujours plus dans ces contrés inconnus. Je ne devais pas être la première de la Meute à y pénétrer, car je sentai d'autres odeurs canines. Par chance, je remarquai que la verdure se faisait de plus en plus fréquente plus je m'aventurai de ce côté-ci. J'aperçus même des vergers aux fruits juteux qui ne demandaient qu'une chose : être mangés. Bien que j'avais un peu faim, je ne me résignai à manger tout ce qui se rapportait à la végétation, seulement en cas d'extrême urgence. Or, je n'avais pas assez faim pour m'abaisser à cela. Levant la tête brusquement, je sentis une odeur très tenue, récente. Je n'étais pas seule. Pas parano, prudente. Remontant mes babines, je grognai doucement. Je n'aimai pas être prise pas surprise. Seul l'inverse me convenait. L'autre canidé ne semblait d'ailleurs pas se cacher, car elle apparut devant moi sans masquer sa présence. Je la fixai d'un oeil mauvais. J'avais toujours été très distante avec les étrangers et ce n'était pas maintenant que j'allais changer. Sans vouloir pour autant commencer une bagarre qui se terminerait surement mal -et pas forcément pour elle-, je me contentai de dire de façon abrupt, tout en conservant un calme certain.

« Qui es tu et que veux-tu ? »

» Nous nous dévisageâmes durant de longues minutes qui semblèrent interminables, laissant s'installer un silence de mort, qui pourrait presque avoir un quelque chose de solennelle si la situation n'était pas telle qu'elle était. Ne me résignant à ajouter autre chose, je laissai mes paroles en suspens, continuant de fixer de manière insistante et en même temps distante la louve blanche. Elle était bien bâtie, et il serait fou de penser pouvoir la battre au corps à corps avec ma seule force vu nos tailles respectives. Je me ferai hacher en un rien de temps. Comme à mon habitude, si attaque il y avait, je devrais compter sur ma rapidité et seulement sur ma rapidité. J'essayai cependant de me détendre, sachant que me montrer trop agressive ne m'attirerait que des ennuis. Je relachai mes mucles, mais me tenant toujour sur mes gardes, prêt à réagir au moindre mouvement offensif de sa part. Puissante et bien bâtie, je sentais pourtant qu'elle ne m'impresionnait pas -si on omettait son physique fort et musclé-. Elle ne semblait pas enclin à la discussion mais je pouvais être patiente... très, trèèès patiente et attendre des heures ainsi -bien que ce ne soit ni dans mon intérêt, ni dans le sien-...