Mort ; She follows every step.

Privé à Promise ♥

Le sable doux voletait sous les pattes de Sawyer, venant caresser son pelage gris qui se reflétait dans les eaux noirs de la mer. La nuit avait enveloppé les environs de son manteau noir, et seul le ciel avec ces points argentées qui parait-il se nommaient étoiles, éclairait l'endroit. Une brise fraîche soufflait sur le sable, l'emportant en tourbillons légers. Les pattes du mâle se soulevaient à un rythme régulier et son corps puissant avançait doucement. Ses épaules roulaient l'une après l'autre, enchainant les pas comme un somnambule. Il laissa son regard se promener sur l'eau qui tel des corps, se mouvaient, revenaient, se déchiraient puis s'écrasaient contre le sol. Il s'arrêta humant l'air de son museau, fronçant le nez lorsque l'odeur du sel et de la mer, vint jusqu'à lui. Il leva les yeux vers les étoiles et en regarda un qui brillait plus que les autres. Il se dit que peut-être, peut-être, elle était là, à le regarder encore se démener pour elle alors que depuis le début, cela ne servait à rien. Que faire après la perte d'un proche ? On croit entendre sa voix lorsqu'on passe dans les endroits où autrefois on était ensemble. On ferme alors les yeux et on pourrait presque y croire. A cette personne qui n'est plus. Respirons encore nos mensonges. Restons dans cette douce irréalité qui nous berce alors la vérité veut nous frapper à toutes instants. Sawyer regarde toujours l'étoile et il murmure alors pour lui-même tout doucement quelques mots pour elle. De la haine envahit son coeur et il crache la fin de sa phrase.

Pourquoi est-tu partie ? Savais-tu que j'aurais pu mourir pour toi ? Regarde l'être en bas qui te parle. Regarde-le dans les yeux et affronte le remord qui j'espère te ronge en pensant que tout ceci est ta faute.

Il baisse les yeux et court, emportant avec lui, ces paroles qui s'effacent avec la brise. Son souffle se percute et se mélange au bruit sauvage des vagues. Seul son instinct le pousse à continuer. Le sable toujours, part sous les coups puissants de pattes qui les projettent. La nuit noir entoure le mâle. Les larmes pourraient couler de ses yeux mais maintenant tout est finie. Les promesses sont partis. Il aurait aimé lui dire qu'il l'aimait et qu'il la haïssait. Il aurait aimé gueuler, pleurer comme un enfant et se rouler en boule pour se fondre dans le noir, pour ne plus exister. Il aimerait pouvoir se dire que ce n'est qu'un cauchemar et qu'il va se réveiller dans peu de temps. Sauf que le temps lui s'éternise, et il n'arrive toujours pas à se réveiller. Il reste plongé dans les abimes profondes de son âme obscure. Des noms lui reviennent puis partent de sa pensée. Lorsqu'il sentit que ses pattes ne pourraient plus le porter, il se remit à marcher tranquillement, la tête penchée en avant. Il sent une autre odeur l'envahir. De ses yeux adaptés au noir, il scrute les environs. Rien. Personne. Il croit rêver. Il devient fou à force, c'est vrai, un peu paranoïaque sur les bords. Un craquement derrière lui puis un souffle. Il se retourne brusquement puis cligne des yeux. Juste le vent, la mer et lui. Il soupire et continue sa marche silencieuse, croyant toujours que quelqu'un le suit, accélérant de temps en temps, face à cette fausse ombre qui le suit. C'est bien juste son imagination. Il marmonne un nom. Il sait qu'il y a vraiment quelqu'un.

Sharpe. Attends-moi. Attends-moi, tu verras, je rumine ma vengeance.

Il ricane en son for intérieur en pensant à cet abruti qui avait réussi à le berner pour il ne sait quel vengeance. Il se rappelait de chaque détail, si marquant qui l'avait amené à tué un pauvre innocent. Sa vengeance, il l'aurait, il en était sûr. Il fallait juste attendre. Attendre.