On ne va jamais
jusqu'au fond de sa solitude




POSTE libre.
Au Gré du Hasard.
Chapitre 1 : Épisode 1.

Une lumière douce et chaude se déposa sur le visage doré de la chienne et s’étira sur tout le corps de l’animal. Baillant à s’en coincer la mâchoire, la belle cligna plusieurs fois des yeux avant de les ouvrir. Le jour, déjà. La poussière des ruines s’élevait dans le ciel comme un nuage de paillette, de minuscules fées. Des fées, et puis quoi encore. Comme si ces espèces de lucioles étaient entrées dans ses rêves pour la protéger de la nuit. N’importe quoi, foutaise. Le temps où elle se laissait aller aux rêves était bel et bien fini depuis des lustres. Maintenant, dans la froideur de la nuit, la seule chose qu’elle pouvait sentir était ses démons du passé, revenant à la charge pour la consumer de l’intérieur.




Hana Suna : « Arrête avec tes sombres idées dès le matin, tu m’énerves. »




Oui, la folie l’avait déjà atteinte, elle se parlait à elle-même. C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour ne pas perdre l’usage de la parole dans cette vie maintenant solitaire. Certes, elle appartenait à un clan. Mais depuis le temps qu’elle vagabondait sur ces terres, elle n’avait croisé personne ressemblant à quelqu’un de canin. Des oiseaux, des insectes … en quantité, des rongeurs même, sans parler du gibier mais pas de chien. Et à vrai dire, ce n’était pas plus mal.

Secouant la tête pour se mettre d’aplomb, elle s’étira de tout son long, patte arrière, patte avant. Tout était ok. Ses yeux noirs scrutèrent les alentours. De sa cachette, elle pouvait entendre le ruisseau. De l’eau fraîche, ça faisait une semaine tout au plus qu’elle était là et à chaque fois, c’était ravie qu’elle se délectait d’une pareille eau. Son seul plaisir du matin, éphémère néanmoins.

Elle lapa l’eau claire puis s’assit, juste pour observer ce flux bleuté. Elle pouvait voir des nèpes flottaient sur les bords, proches des libellules et des plantes aquatiques. Un poisson, deux poissons. Tiens, le retour des bon repas. Mais pas maintenant. Elle n’était intriguée que par son reflet. Son pelage doré, ses yeux noirs … tout le portrait de se tendres Chi.. NON. Elle frappa d’un grand coup de patte cette image, éclaboussant au passage un oiseau qui avait eu la mauvaise idée de se poser. Les auréoles des éclaboussures se fondèrent un peu partout. La chienne se leva, fâchée et s’enfonça un peu plus loin dans les buissons pour s’étendre au frais. Après tout, elle n’avait que ça à faire.

• Le Soleil était peut être doux aujourd'hui, mais le poil ébène de Sherka était plus brûlant qu'un feu ardent. C'était donc la langue pendante et les coussinets enflammés que la chienne continuait tout de même sa marche. Ses paupières se faisait de plus en plus lourde et Sherka ne put s'empêcher de s'assoire sous un arbre à proximité pour souffler un peu. Elle ferma les yeux et les leva vers le Ciel pour que son visage s'emplisse d'une lumière claire. Elle voulue rouvrire ses yeux mais ils ne supportèrent pas la lumière et elle les referma aussitôt, elle se réfugia sous les feuilles pour obtenir un maximum de d'ombre. La chienne dû clignée plusieurs fois des yeux pour revoir normalement, elle se coucha et ferma les yeux pensant s'endormirent aussitôt. Mais le piaillement des oiseaux s'arrêta, le vent se calma et le Soleil passa finalement son chemin. Grâce à ce silence et ce bien-être, Sherka ne pensait plus à rien, ni à son passé, ni à son futur et encore moin aux moments présents. Alors que son âme s'enfonçait dans le pays des rêves, un bruit de ruissellement la tira de sa somnolence. Elle releva la tête en soupirant, si elle trouvait la chose qui avait osée la réveiller, cette chose passerait certainement un mauvais quart d'heure. Sherka se leva et sortie de l'ombre bienfaisante de l'arbre pour s'aventurer vers ce qui semblait être une petite cascade.
  
• Aprés quelques minutes de marches, Sherka tomba face à un petit ruisseau, voir une mini-rivière, elle la remonta du regard et aperçut, comme elle l'avais pré-dit, une cascade. Cette mini-rivière se laissait tomber dans des habitations abandonnés, voir tout ces bâtiments sans singes de vie à l'intérieur déprima un peu Sherka qui réalisait peu à peu que plus personne ne serait là pour lui donner un bol de nourriture. La malamute soupira et renifla l'eau, créant de légères vaguelettes, et sentant sa gorge se transformée peu à peu en désert elle en avala un peu. L'eau était clair certe mais elle avait un arrière-goût de roche et de terre ce qui ne plaisait pas spécialement. Elle grogna et sauta par dessus le ruisseau, alors qu'elle marchait aveuglément en regardant l'eau coulée derrière elle, Sherka se prit les pattes dans une masse poilue couchée au sol. La malamute passa par dessus et tomba lourdement de l'autre côté, aussitôt elle se releva en position d'attaque. Si cette bête était un loup, elle n'avait pas vraiment le droit de s'introduire ici !
  
• Mais Sherka se rendit compte que ce qu'elle avait d'abord pris pour un danger n'était qu'un autre chien qui essayait de faire tranquillement la sieste. Sherka s'assit en secouant la tête pour se débarassée des quelques brins d'herbes et de la terre qui s'était logés entre ses deux oreilles. Elle regarda ensuite la chienne couchée devant elle. Elle était peut être un peu plus petite que Sherka mais paraissait imposante tout de même, son pelage était très claire et la chienne avait de grands yeux noir. La malamute ne dit rien, elle savait que se confondre en excuse et en reproche ne servirait à rien. Autant attendre que celle qu'elle avait heurtée se manifeste en premier pour ensuite agir en conséquence, et le mieux serait qu'elle l'ignore totalement pour que Sherka puisse tranquillement continuée son chemin.
  

Combien de temps s’était-elle assoupi ? Une heure, deux heures pas plus. Elle le sentait car le soleil commençait déjà à se faire plus chaud. Même tapis dans l’herbe humide, elle pouvait le sentir. Le vent aussi était lourd, quasi inexistant. Le retour de la dure saison. Au moins, ce n’était pas comme la période neigeuse où le gibier se faisait rare. Elle aurait de quoi manger, grossir.

Alors qu’elle s’éveillait peu à peu, pour la deuxième fois aujourd’hui, la chienne sentit une odeur. Une odeur sèche qu’elle n’avait plus sentie depuis longtemps et qu’elle n’eut pas la chance d’identifier avant l’impact. On mettra ça sur la faute de l’état soporifique dans lequel elle était. Elle put donc sentir l’autre chien lui tomber dessus, plutôt maladroitement il fallait se l’avouer.

Hana Suna laissa échapper un jappement coupé, le temps de la chute. Ses yeux noirs s’ouvrirent d’un coup et elle tourna la tête vers l’inconnue. Elle dû s’y prendre à deux fois avant de bien se rendre compte que l’animal face à elle était bel et bien un chien. Un léger sourire étira sa lèvre supérieure tandis qu’elle se leva mollement. D’une voix moqueuse mais douce, elle commença, puisque l’autre n’avait pas l’air de vouloir prendre parole :


Hana Suna : C’est l’eau de la cascade qui t’empêche de marcher droit ?

Un rire chaud s’ajouta à la phrase en suspend. L’Akita dressa les oreilles en attente d’une réponse tout en s’asseyant. Sa courte queue touffue s’enroula autours de ses postérieurs, elle ramena ses pattes avant près d’elle et pencha la tête sur le côté. Son œil noir ne quittait pas l’autre chien. Elle était sombre, très sombre, à l’exception de l’avant de son corps : museau, pattes, poitrail. De beaux yeux bleus qui ressortaient magnifiquement bien de son pelage gris shiné. Elle était jolie. Hana Suna en avait vu des semblables par le passé, c’était, par définition, des amis fidèles et courageux. Mais ça, c’était le souvenir qu’elle en avait. Est-ce que celle-ci était pareille ? Elle en doutait, rien qu’à voir sa première réaction, une position d’attaque. Elle ne devait pas avoir froid aux yeux.

• Sherka se calam un peu, son poil se recoucha sur sa peau, la chienne s'assit à son tour. Mais alors que l'Akita s'assayait correctement sur ses fesses en ramenant ses pattes sous elle en enroulant sa queue doré, elle brillante Sherka devait l'avoué, autour de ses pattes. Elle se tenait bien droite et regardait la Malamute d'un oeil persant. Cela faisait froid dans le dos de la noire, elle avait l'impression que l'Akita voulait lire au plus profond de son coeur, connaitre ses plus grands secrets et savoir ses plus belles hontes. Cela gêna un peu Sherka, elle s'assit mais...A sa façon ! Sur une cuisse, la queue qui trainait en arrière et tout son poid son épaule droite. Sherka n'avait pas héritée du don de sa mère à toujours être parfaite et élégante, en effet la Malamute lorsqu'elle s'asseyait se tenait toujours avec l'échine courbé et un déséquilibre de son poids. L'Akita était peut être légèrement plus agée qu'elle et alors que Sherka s'attendait à en prendre pour son grade la voix de la chienne se fit chaleureuse et la Malamute y décela aussi un ton moqueur. Cela la fit sourire et elle répondit doucement en haussant les épaules pour montrer qu'elle ne connaissait pas trop la cause de ce malheureux accident.

• La chienne qui avait décider de ne pas se confondre en excuses avait finalement fini par balbutiée un peu n'importe quoi. La Malamute aurait très bien put lui répondre froidement en disant que ce n'était pas un endroit pour dormir et que le ruisseau n'avait rien à voir là-dedans. Mais elle était peut être jeune et immature, mais pas inconsciente. Elle savait que se frottée aux chiens plus agés qu'elle pouvait la mettre dans des situations de malaises, voir dangereuses. Elle décida donc de prendre elle aussi un ton comique, bien qu'incertain, et d'apaisée les choses. La chienne laissa son regard vagabondé sur les lieux qui entouraient les deux chiennes.
  
  
• Le sol était moelleux et frais, ce n'était peut être pas un endroit idéal pour faire une sieste mais se couché dessus c'était prendre le risque de s'y endromire tant il était confortable. Le chaleur était lourde et Sherka avait l'impression de porté un rocher sur son dos tant elle avait chaud. Les feuilles se froissaient quelque peu, tant celles qui étaient sur le sol que celles encore accrochées aux branches, à cause d'une petite brise qui s'était rapidement installé préparant le Soleil à son couché. En parlant du Soleil, celui-ci réussissait à faire passé quelques uns de ses rayons aux travers du plafond des arbres composé de failles répandant une douce lumière autour de l'Akita et Sherka. Et enfin à part le sifflement du vent et le froissement des feuilles, le seul bruit encore perceptible était le ruissellement de l'eau clair au goût terreux. Finalement, la Malamute reporta son attention sur l'Akita au pelage d'or.

L’attitude de la chienne malamute était assez amusante. Elle n’avait pas tellement de charisme, ne cherchait pas à en avoir et se proposait au monde dans son état le plus élémentaire. Un peu rustre sur les bords, elle s’assit de manière bancale pour faire face à Hana Suna. Normalement, celle-ci aurait dû la réprimander, le code du clan demandait à ce qu’on apprenne aux plus jeunes à se tenir. Mais elle n’avait pas vraiment le cœur à ça. Les paroles, à la limite du « je m’enfoutisme » était sa façon à elle de s’exprimer, chacun la sienne et pas besoin de la blâmer pour ça.


Sherka : « Eum non…Je…Je…J’ai sauté par-dessus le ruisseau et je le regardais encore quand je vous ais …Malencontreusement rentré dedans. Excuse-moi d’ailleurs… »


Tiens, elle passait au tutoiement. Joli. Pour n’importe qui, ça aurait été discourtois. La chienne d’Akita leva les yeux au ciel, elle pouffa et répondit, plus à l’aise.


Hana Suna : « Excuses acceptées ! Je peux connaître le nom de mon agresseur ? »


Voyant que c’était plutôt le paysage qui intéressait la grise, la chienne continua un peu son monologue cherchant à captiver son attention.


Hana Suna : « Je m’appelle Hana Suna, il n’y a pas de diminutif. Ici, c’est un des lieux que je préfère. Le bruit de l’eau, le calme, c’est apaisant, tu ne trouves pas ? Je dois avouer que c’est peut-être déjà un peu vieillot pour toi, tu m’as l’air d’avoir quatre/cinq ans. C’est la belle vie alors. »


La malamute reposa son regard bleu turquoise en direction de son interlocutrice. Est-ce que cette tentative de communication avait réussie ? Depuis le temps qu’elle n’avait pas adressé la parole à quelqu’un. Hana Suna soutenait le seul petit lien qu’elle avait pour le moment, ses yeux. Elle semblait vite distraite celle-là, les jeunes hein.

• Sherka n'avait pas pensée que sa façon de se tenir pouvait occasioner une certaine gêne ou autre sentiment désagréable chez l'Akita, mais apparement cela ne la toucha pas le moin de monde ce qui éttona légèrement la Malamute. En repassant sa propre phrase dans sa tête pour voir qu'elle n'avait pas dit de bêtises, Sherka s'apercut qu'elle passait d'un courtois vouvoiement à un amical tutoiement. S'attendant à recevoir une bonne leçon de vie de la part de l'autre chienne elle se recroquevilla un peu. Mais envoyant que celle-ci levait les yeux au Ciel d'un air plutôt amusé en pouffant sur les bords la Malamute redevint un peu plus à l'aise. Sherka sourit comme remerciement à l'Akita et c'est en entendant le petit discours de cette dernière qu'elle comprit qu'elle s'intéressait un peu trop au paysage alentour et pas assez à son ainée. Elle reporta donc son attention sur la chienne doré en répondit en souriant.
  

• Sherka ne voulait pas se montrée trop agressive mais dans sa tête, la phrase de Hana Suna voulait un peu dire que les "anciens" avaient la vie dure et que les jeunes "se la coulait douce" hors ce n'était pas vraiment cela. En tant que gardienne Sherka en savait quelque chose, les innombrables rondes était aussi fatigant qu'ennuyeux...
  
• Hana Suna ? C'était un nom très peu courant et pour aussi le dire original. Sherka aurait bien vite fait de trouver un diminutif mais la précision de la chienne doré l'en dissuada. Si elle avait tenue à le dire c'était qu'elle ne préfèrait pas en avoir et Sherka l'avait bien compris. Elle n'était peut être pas très charismatique et très maladroite elle savait respectée les autres. Malgré que Hana Suna est réussie à attirée son attention, elle gardait ses yeux rivés sur elle et Sherka devait l'avouée, cela la rendait légèrement mal à l'aise. Pas le fait d'être regarder, mais surtout la façon dont elle le faisait, ce n'était pas un regard méchant mais plutôt persant et insistant ce qui perturbait Sherka ui avait l'impression de passer sous un Rayon X contre son gré. Mais elle n'en laissa rien paraitre...