Plage désertée ? Mon cul. Athyla se mit en campagne pour voir de ses propres yeux si cette plage était vrailent déserte. Et puis de toute façons, avec la chienne dans les environs, elle n'était pas déserte, cette plage. En trottinant dans le sable fin, c'est à chaque fois qu'elle se retournait pour effacer ses traces. Une manie, surement. Ou elle était maniaque, simplement. Enfin bon, Princesse se dirigea vers l'eau, voulant se désalthérer. Plongeant sa gueule dans la mer, Madame relevait la tête aussitôt, et recrachai l'eau salée. Elle avait cru cette eau fraîche, non remplie de sel. Mais bon, on n'obtient pas tout ce que l'on désire. Après ce cours instant de dégout pour la chienne, celle-ci filait à l'ombre sous un arbre. Le soleil battant son plein, la femelle au pelage chocolat attirait tous les rayons lumineux. Oh merde, est-ce que les Waf attrappent eux aussi des coups de soleil ?

Mordred était confortablement allongé sur le sable chaud, couché sur le dos, ses pattes avant repliées contre son poitrail, sa queue touffue battant légèrement l'air. Il se sentait bien, sur cette plage déserte – qui portait d'ailleurs relativement bien son nom. Il n'avait encore croisé personne, et il espérait de tout cœur que personne ne viendrait troubler sa petite sieste improvisée. Quoi de plus agréable que de n'avoir pour toute compagnie que le vent tiède qui souffle, les ricanement lointains des mouettes dans le ciel, et le doux parfum iodé des embruns de la mer...
Le mâle au pelage blanc poussa un soupir d'aise, qui s'estompa bien vite, lorsque ses oreilles captèrent soudain le son caractéristique et pesant de pas sur le sable, suivit de près par un désagréable bruit d'éclaboussures. Mordred ouvrit son œil et se redressa lentement, scrutant les alentours. A une dizaine de mètres de lui, il pouvait apercevoir une chienne au pelage d'un brun chocolaté, qui se tenait près de l'eau. Était-ce elle qui faisait tout ce bruit ? Sans l'ombre d'un doute. Il poussa un second soupir, cette fois-ci totalement dénué de plaisir, puis se gratta frénétiquement l'oreille, comme si ce qu'il venait de voir n'avait pas le moindre intérêt.

Athyla, elle, replongeait dans l'eau ; cette fois-ci pour jouer au rugby avec les poissons. Ils plaquaient ceux-ci au sol les uns après les autres, c'était amusant pour la petite femelle. Elle rigolait, et tout et tout. Avec le passé qu'elle avait vécu, cela ne la dérangeait pas de s'occuper seule. Parfois même, elle parlait dans le vide, et elle rigolait pour des blagues qu'elle se disait. Elle n'était pas folle, mais presque. Mais psycopathe, car entendre les paroles de son assassin de père lui arrivait souvent. Elle avait souffert à cause de lui, et n'avait pas été élevée très gaiement. D'ailleurs, son père avait tué maman pour que ses enfants ne vivent pas dans la douceur. La vie, c'est con des fois. Enfin bref, fi-fille continuait à jouer, ne sachant pas que quelqu'un se moquait d'elle : en quelque sorte. Personnellement, je trouve qu'elle ne faisait pas grand boucan, et puis croyant que personne encore n'était le deuxième petit gens avec elle, Athyla ne faisait pas moindre effort pour être silencieuse dans ses activités.