Si cet endroit peut paraître terrifiant et glauque, il n'en est rien. Certes, la brume recouvre tout, les collines ne sont plus distinguables, les lieux sont froids et le silence pesant. Mais la mélodie du silence n'est-elle pas la plus belle qui soit ? Car, si on ne sait pas si les prédateurs abondent ici, les proies manquent. La brume les gêne trop pour se nourrir et il n'y a pas d'abris pour elles. Mais le soir, la transformation s'opère. La brume s'envole, comme emportée brusquement parce une force surnaturelle, l'herbe se dessine verdoyantes et le ciel, toujours dénué de nuages, laisse apparaître les étoiles si près de vous que vous avez la brusque impression que le ciel est près de vous tomber sur la tête ou que vous pourriez sans encombre attraper une des étoiles d'un seul bond.

Lorsque le sable commence à chauffer vos pattes, vous vous attendez sûrement à tomber sur une plage paradisiaque, avec des cocotiers et tout. Mais si devant vous s'étale bel et bien une plage, à l'eau chaude et délicieuse, aux arbres porteurs d'une ombre bienfaisante, la plage est un vrai dépotoir. Des parasols abandonnés, ouverts, fermés ou au sol sont plantés un peu partout, des canettes jonchent le sol, des glacières sont éparpillées autour des transats... Et au bord de l'eau ont été ramenées une ou deux bouées dégonflées. Avant, du temps des hommes, il n'y avait plus aucun poisson dans cette petite baie fermée mais à présent, il repeuplent de plus en plus les lieux .

Vous parvenez dans une grande plaine, aride et sèche, entièrement recouverte de galets. Si vous êtes assoiffés, pas de chance ; ce désert de pierres n’offre aucune source d’eau potable. Continuez de marcher et vous parviendrez devant une rivière. Oh, mais ne vous attendez pas à y trouver à boire ; cette rivière est asséchée. Les humains l’ont vidée afin de recueillir un métal doré qu’ils disaient précieux qui reposait au fond de l’eau. Il reste même encore un peu de ce métal brillant et rare. Mais vous n’en aurez guère l’utilité ici... Si vous remontez le long ou même dans le lit de la rivière à sec, vers l'amont, vous trouverez peut-être et avec un peu de chance et beaucoup de courage, le lieu où les Bipèdes entreposaient leurs précieux métaux ; une mine. Des chariots sont stoppés sur des rails rouillés, dans des tuyaux creusés dans la terre. Tout pue la rouille et l'humidité. Mais au moins, il fait moins chaud qu'à l'extérieur. Mais attentions à ne pas vous perdre dans le labyrinthe de galeries !

Le volcan est officiellement endormi depuis pluis de cinq cent ans. C'est pour cela que, autour de ses racines, poussent des herbes verdoyantes, de petits arbustes gorgés de fruits. C'est à se demander, vu le nombre de diversité fruitière, si un verger n'a pas été créé ici par les Bipèdes il y a longtemps... Revenons aux pentes noircies par la lave noircie par plusieurs centaines d'années. Elles courent le long du volcan qui est si haut que son sommet se perd presque dans les nuages. Mais ces derniers-temps, le volcan se réveille de temps à autre. Il crachote des cendres, quelques petites roches en fusion et parvient même à éjecter des coulées de lave. Oh, rassurez-vous, les pentes sont trop longues pour ces minuscules coulées de lave qui semblent bien dérisoires en comparaison ; la lave n'atteint donc pas le petit verger. Mais faites tout de même attention ...